Damien

J’ai suivi les traces d’un renard pendant 2h : ce que j’ai découvert sur lui

Une journée de mars, j’ai décidé de suivre un renard à la trace. Pas avec mon fusil, non, mais avec mon appareil photo et ma curiosité d’observateur. Après avoir repéré des empreintes fraîches dans la neige fondante à l’orée du bois derrière chez moi, j’ai compris que c’était le moment parfait pour une filature en règle.

L’art subtil de reconnaître les traces de renard

Trente ans à écumer les sous-bois m’ont appris à lire le sol comme un livre ouvert. Les empreintes du renard sont facilement reconnaissables pour l’œil exercé. Contrairement à celles du chien, elles sont plus allongées, avec des coussinets bien définis et des griffes pointues qui marquent distinctement le sol.

D’emblée, j’ai remarqué que notre goupil suivait une ligne presque parfaite, un comportement que j’ai aussi observé lors de mes traques plus traditionnelles. Les renards économisent leur énergie en marchant « patte dans patte » – le train arrière suivant exactement le train avant, créant une trace qui ressemble à celle d’un animal à deux pattes.

Je me souviens d’un vieux braconnier qui me disait : « Gamin, quand tu vois des traces qui semblent trop nettes pour être vraies, c’est qu’un maître renard est passé par là. » Et il avait diablement raison. Les indices ne trompent jamais ceux qui savent regarder.

Voici les principales caractéristiques des empreintes de renard que j’ai pu identifier :

  • Forme en amande, environ 5 cm de long sur 3-4 cm de large
  • 4 doigts bien marqués avec griffes visibles
  • Coussinets principaux en forme de chevron
  • Espacement régulier entre chaque pas (30-40 cm)
  • Démarche rectiligne et précise

Suivre le parcours quotidien de maître goupil

La filature s’est vite transformée en véritable leçon de terrain. J’ai dû adapter mon approche comme je l’aurais fait pour une partie de chasse silencieuse. Se déplacer contre le vent est primordial pour éviter que l’animal ne capte votre odeur. Le renard possède un odorat comparable à celui d’un chien de chasse – une information cruciale que je partage à chaque débutant qui franchit le seuil de mon armurerie.

Durant ces deux heures, j’ai pu observer plusieurs comportements typiques :

  1. Des détours fréquents pour marquer son territoire
  2. Des arrêts soudains pour écouter ou sentir l’air
  3. De petites déviations vers des terriers de rongeurs
  4. Un passage méthodique près d’un poulailler abandonné

Au bout d’une heure, les traces m’ont conduit vers une zone plus dense où le renard avait visiblement chassé. Les signes d’une chasse réussie étaient évidents : quelques plumes éparpillées et des marques de bonds précis dans la neige. Je n’aurais pas fait mieux avec ma Beretta préférée, celle que je garde sous verre dans ma boutique pour les clients connaisseurs.

Comportement observé Signification probable Distance parcourue
Ligne droite rapide Déplacement intentionnel 600-800m
Zigzags rapprochés Chasse active 200-300m
Arrêts fréquents Surveillance/repérage Localisé

Les secrets de survie révélés par un simple pistage

Ce qui m’a le plus impressionné durant cette filature, c’est l’intelligence tactique du renard. Il a évité soigneusement les zones dégagées, privilégiant les lisières et les couverts. Cette prudence innée rappelle étrangement l’approche d’un tireur expérimenté en territoire inconnu.

En suivant ses traces jusqu’à un ruisseau, j’ai découvert qu’il l’avait traversé puis longé sur plusieurs mètres avant de reprendre sa route initiale. Un vieux truc pour brouiller les pistes que je n’aurais pas mieux enseigné à un jeune chasseur.

Dans ma jeunesse, j’avais un oncle qui piégeait les renards pour leur fourrure. Il m’avait transmis cette fascination pour leur ruse légendaire. Aujourd’hui, traquant ce renard avec mon objectif plutôt qu’avec une lunette de visée, j’éprouvais un respect renouvelé pour cet adversaire historique du chasseur.

La piste s’est finalement terminée près d’un terrier dissimulé sous les racines d’un vieux chêne. Bien camouflé, l’entrée était protégée par des broussailles et orientée plein sud – un choix judicieux pour maximiser la chaleur lors des journées hivernales.

Cette expérience de pistage m’a rappelé pourquoi j’aime tant partager ma passion avec les jeunes générations. Observer avant d’agir, comprendre le terrain et respecter l’intelligence de la nature – voilà des leçons qui valent largement tous les calibres du monde.

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