Damien

Cimetière navires Landévennec : histoire et rôle militaire

L’essentiel à retenir : situé dans un méandre de l’Aulne, ce site militaire sert de zone tampon pour les navires désarmés avant leur démantèlement. Cette installation stratégique permet à la Marine nationale de gérer le flux de déconstruction tout en sécurisant l’environnement. Son utilisation est officiellement maintenue jusqu’en 2037.

Comment la Marine nationale gère-t-elle le stockage et la fin de vie de ses unités désarmées au sein du cimetière navires landévennec ? Ce site militaire, loin d’être un simple lieu d’oubli, opère comme une zone tampon stratégique où les coques attendent leur démantèlement selon des protocoles stricts. L’article examine les spécificités géographiques de ce méandre de l’Aulne, la réglementation environnementale en vigueur et le cycle logistique complet de ces anciens bâtiments de combat.

  1. Qu’est-ce que le cimetière des navires de Landévennec ?
  2. Le rôle stratégique pour la Marine nationale
  3. Les navires de Landévennec : un ballet de coques désarmées

Qu’est-ce que le cimetière des navires de Landévennec ?

Définition et localisation stratégique

Ce n’est pas une décharge sauvage, mais une zone de stockage officielle. Le cimetière navires Landévennec accueille les coques désarmées de la Marine nationale avant leur déconstruction. Ces géants d’acier y attendent patiemment leur tour, sous surveillance constante.

Le site occupe un méandre spécifique de la rivière Aulne, juste au sud de la rade de Brest. C’est une zone militaire désignée strictement encadrée. On le trouve précisément près de l’île de Térénez.

La Marine n’a pas choisi cet endroit par hasard. La géographie locale offre des conditions de conservation idéales pour ces mastodontes. Les fonds restent profonds quelle que soit la marée. C’est un emplacement tactique parfait.

  • A abri naturel contre le vent grâce aux hautes falaises.
  • Un niveau d’eau stable et profond (10 mètres constants), peu soumis aux marées.
  • Un accès rapide à l’océan, un atout historique.

Un site militaire à l’accès strictement réglementé

Ne vous y trompez pas, c’est une zone militaire active. L’accès est formellement interdit au public, que vous veniez par la terre ou par la mer. La réglementation ne tolère aucune exception pour les curieux.

Des tentatives d’intrusion ont déjà mené à l’interpellation d’individus imprudents. Ces actes sont non seulement illégaux, mais extrêmement dangereux vu l’état des coques. Les autorités appliquent la loi avec rigueur, exposant les contrevenants à des poursuites judiciaires immédiates.

Ces navires restent la propriété inaliénable de l’État français. Pour les observer sans risque, privilégiez les points de vue en hauteur comme le pont de Térénez. Les sentiers de randonnée offrent aussi des panoramas saisissants.

Le cimetière de Landévennec n’est pas une attraction touristique, mais une installation opérationnelle de la Marine nationale où la sécurité et la discrétion sont de rigueur.

Le rôle stratégique pour la Marine nationale

Une zone d’attente avant le démantèlement

Ce site sert de zone tampon pour la flotte. Une fois retirés du service actif, les navires y stationnent avant de rejoindre un chantier de démantèlement. On parle alors techniquement de coques en attente.

Une phase de dépollution et de sécurisation s’opère avant l’arrivée ou sur place. Elle cible les munitions, carburants et polluants divers, maîtrisant ainsi le risque environnemental.

Ce stockage permet à la Marine de réguler le flux des navires à déconstruire selon les capacités des chantiers navals spécialisés, en France ou en Europe.

  • Étape 1 : Retrait du service actif et désarmement partiel.
  • Étape 2 : Transfert et stockage sécurisé à Landévennec.
  • Étape 3 : Attribution d’un marché de déconstruction.
  • Étape 4 : Départ final vers le chantier de démantèlement.

De la station navale de Napoléon III au cimetière moderne

Créé vers 1840 sous Napoléon III, le site servait initialement de station navale pour les navires de réserve. L’abri naturel des falaises justifiait ce choix stratégique militaire.

L’année 1944 marque un tournant avec le sabordage de l’Armorique par les forces allemandes. Cet événement tragique dans l’anse modifie durablement la perception du lieu.

Après-guerre, la Marine nationale y systématise le stockage des unités en fin de vie, conférant au site sa fonction actuelle de cimetière moderne.

Loin d’être un lieu d’oubli, le site de Landévennec est le dernier port d’attache de navires chargés d’histoire, un maillon logistique essentiel dans leur cycle de vie.

Les navires de Landévennec : un ballet de coques désarmées

Intéressons-nous maintenant aux navires qui ont marqué l’histoire de ce site unique.

Les pensionnaires célèbres et leur destin

Le croiseur lance-missiles Colbert, arrivé en 2007, reste la figure la plus emblématique des lieux. Ce géant a marqué les esprits bien plus que les autres coques de la rade.

D’autres unités majeures, comme les destroyers Duperré et La Galissonnière ou la frégate Duguay-Trouin, y ont aussi transité. Leur présence n’est qu’une escale technique avant la fin.

Ce cimetière se vide et se remplit au gré des programmes de déconstruction. Les navires partent régulièrement vers des chantiers spécialisés, situés par exemple à Gand ou au Havre.

Navires emblématiques passés par Landévennec
Nom du navire Type Période de séjour (approximative) Destination finale
Colbert (C 611) Croiseur lance-missiles 2007-2016 Déconstruit à Bordeaux
Duperré (D 633) Escorteur d’escadre 1992-201X Déconstruit en Turquie
Duguay-Trouin (D 611) Frégate anti-sous-marine 2014-2020 Déconstruit à Gand (Belgique)
Jeanne d’Arc (R 97) Porte-hélicoptères 2010-2014 Déconstruit à Bordeaux

L’avenir du site et les enjeux environnementaux

Contrairement aux rumeurs, le site perdurera. La concession d’occupation (AOT) a été prolongée jusqu’en 2037, confirmant son rôle stratégique pour les décennies à venir.

L’enjeu écologique reste central. Situé en zone Natura 2000, le site fait l’objet d’une surveillance stricte de la qualité de l’eau.

La Marine affirme d’ailleurs qu’aucune pollution liée aux coques n’a été détectée grâce aux mesures préventives.

  • Prolongation de l’Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) jusqu’en 2037.
  • Intégration dans le réseau européen de sites naturels Natura 2000.
  • Surveillance environnementale continue pour prévenir tout risque de pollution.

Le site de Landévennec constitue une zone logistique charnière pour la Marine nationale, assurant le stockage sécurisé des coques avant leur démantèlement. Loin d’être un lieu d’abandon, cette installation militaire opérationnelle maintient son rôle stratégique jusqu’en 2037. Sa gestion intègre désormais des normes environnementales strictes pour préserver l’écosystème de l’Aulne.

FAQ

Est-il possible de visiter le cimetière des navires de Landévennec ?

L’accès aux navires et à la zone d’eau environnante est formellement interdit au public, le site conservant un statut de zone militaire sous surveillance. Toute tentative d’intrusion à bord des coques expose les contrevenants à des poursuites judiciaires et présente des risques importants pour la sécurité.

L’observation des bâtiments reste toutefois possible depuis la terre ferme. Des points de vue aménagés, tels que le belvédère de Bellevue ou les sentiers de randonnée situés sur les hauteurs de l’Aulne maritime, offrent un panorama complet sur le méandre sans enfreindre la réglementation.

Quelle est la fonction exacte de ce site pour la Marine nationale ?

Ce site sert de zone de stockage temporaire pour les navires retirés du service actif, agissant comme un tampon logistique entre le désarmement et le démantèlement final. Les coques y sont entreposées en attente de disponibilité dans les chantiers de déconstruction agréés, situés en France ou en Europe.

Le choix de l’anse de Penforn repose sur ses caractéristiques géographiques spécifiques : des fonds marins stables d’une profondeur constante de 10 mètres et une protection naturelle contre les vents grâce au relief environnant. Ces conditions permettent un mouillage sécurisé des unités de fort tonnage sur de longues périodes.

Quels bâtiments militaires emblématiques ont transité par ce lieu ?

Le cimetière de Landévennec a accueilli de nombreuses unités historiques avant leur départ. Parmi les plus notables figurent le croiseur Colbert, présent de 2007 à 2016, ou encore le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc avant son transfert vers Bordeaux.

La composition de la flotte stationnée évolue constamment au gré des marchés de déconstruction. Des frégates comme le Duguay-Trouin ou des escorteurs d’escadre tels que le Duperré ont également occupé le méandre avant d’être remorqués vers leur destination finale, souvent en Belgique ou au Havre.

Existe-t-il un risque de pollution lié au stockage des coques ?

Le site est intégré au réseau européen Natura 2000, ce qui impose des normes environnementales strictes. Avant leur transfert à Landévennec, les navires subissent une préparation incluant la vidange des fluides et le retrait des principaux polluants pour limiter l’impact écologique.

La Marine nationale assure une surveillance continue de la qualité de l’eau et des sédiments. L’Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT), renouvelée jusqu’en 2037, est conditionnée au respect de ces exigences environnementales afin de préserver la biodiversité de la rivière Aulne.

Leave a comment