Cluster bombs : tout savoir sur ces armes controversées

Damien

Cluster bombs : tout savoir sur ces armes controversées

The article in brief

Les bombes à sous-munitions représentent un enjeu humanitaire majeur qui continue d’affecter les populations civiles longtemps après les conflits.

  • Ces armes dispersent des centaines de petites charges explosives sur une zone équivalente à plusieurs terrains de football
  • Entre 30% et 80% des sous-munitions n’explosent pas immédiatement, devenant de véritables mines antipersonnel
  • La Convention d’Oslo (2008) interdit leur utilisation mais n’est pas signée par les principaux fabricants
  • La France a joué un rôle exemplaire en cessant leur fabrication dès 2002

Salut à tous, les amateurs d’armement ! Aujourd’hui, je vais vous parler d’un sujet qui fait beaucoup jaser dans le milieu : les **cluster bombs**. Ces petites merveilles de destruction massive ont une sacrée réputation, et pas forcément la meilleure. Comme propriétaire d’armurerie depuis plus de 20 ans, j’ai pu observer l’évolution du débat autour de ces armes controversées. Alors attachez vos ceintures, on plonge dans l’univers des bombes à sous-munitions !

Qu’est-ce qu’une cluster bomb et comment fonctionne-t-elle ?

Les **bombes à sous-munitions** sont des conteneurs métalliques qui renferment des centaines de petites charges explosives, qu’on appelle « bomblets » dans le jargon. Je me souviens encore de la première fois où j’ai vu une maquette en exposition dans un musée militaire – ça m’a fasciné et effrayé en même temps.

Ces armes peuvent être larguées depuis un avion ou tirées par des lance-roquettes au sol. Une fois libérées, elles s’ouvrent en plein vol et dispersent leurs sous-munitions sur une zone immense, parfois équivalente à plusieurs terrains de football. C’est ce qui les rend si redoutables : leur capacité à frapper sur une large superficie.

Les sous-munitions ont souvent des formes et des couleurs qui peuvent attirer l’attention – certaines ressemblent à des canettes colorées ou à des balles de tennis. Je vous conseille vivement d’éduquer vos enfants sur ces dangers si vous vivez dans une zone à risque !

Technical specifications

Techniquement parlant, chaque sous-munition pèse moins de 20 kg et est conçue pour exploser à l’impact. Le problème majeur, c’est leur taux d’échec incroyablement élevé : entre 30% et 80% ne détonent pas immédiatement ! Ces ratés deviennent alors de véritables mines antipersonnel qui peuvent rester actives pendant des décennies.

Types et modèles courants

Parmi les modèles les plus connus, on trouve les CBU-105 Sensor Fuzed Weapon fabriquées par l’entreprise américaine Textron Defense Systems. Ce sont justement celles que les États-Unis ont autorisé à livrer à l’Ukraine en juillet 2023. Biden a qualifié cette décision de « difficile » mais nécessaire face à la pénurie de munitions ukrainiennes.

Model Country of origin Sous-munitions Zone d’impact
CBU-105 United States 10 BLU-108 100-150 hectares
RBK-500 Russia 565 sous-munitions 200-300 hectares

L’histoire sanglante des cluster bombs

Ces armes n’ont rien de nouveau, croyez-moi ! Leur première utilisation massive remonte à la Seconde Guerre mondiale par les armées allemande et russe. Mais c’est pendant la guerre du Vietnam qu’elles ont vraiment fait leurs preuves… ou plutôt leurs ravages.

En 1991, pendant la première guerre du Golfe, les États-Unis et leurs alliés ont largué la bagatelle de 61 000 bombes à sous-munitions en un seul mois. Faites le calcul : ça représente 20 millions de sous-munitions ! J’ai un client vétéran qui m’a raconté avoir assisté à ces bombardements, et il en fait encore des cauchemars.

Conflits récents impliquant des cluster bombs

Plus récemment, ces armes ont été utilisées au Kosovo par les forces de l’OTAN, au Liban par Israël en 2006 (notamment durant les deux derniers jours du conflit, quand ils savaient que l’accord de paix était imminent – pas très fair-play, n’est-ce pas ?). Le Hezbollah a également tiré des roquettes à sous-munitions sur le nord d’Israël.

Aujourd’hui, ces armes continuent à faire parler d’elles dans le conflit russo-ukrainien, où les deux camps les utilisent. Ça me fait toujours un pincement au cœur de voir qu’on continue à employer des armes aussi peu discriminantes.

Conséquences humanitaires dévastatrices

Les effets sur les populations civiles sont catastrophiques. Voici les principaux dangers :

  • Les enfants confondent souvent ces sous-munitions avec des jouets
  • Les zones agricoles deviennent inutilisables, paralysant l’économie locale
  • Les blessures typiques incluent cécité, brûlures, membres mutilés et amputations

Les instruments internationaux de lutte contre les cluster bombs

Face à ces horreurs, la communauté internationale a fini par réagir. La **Convention sur les armes à sous-munitions**, aussi appelée Convention d’Oslo, a été adoptée en 2008 et est entrée en vigueur le 1er août 2010. Elle interdit l’utilisation, la production, le transfert et le stockage de la plupart de ces armes.

Cette Convention oblige également les États à nettoyer les zones contaminées dans un délai de dix ans et à détruire leurs stocks dans les huit ans. En 2019, elle comptait 106 États parties et 16 signataires. Pas mal, mais pas suffisant, si vous voulez mon avis !

Le hic, c’est que les principaux fabricants et utilisateurs n’ont pas signé : États-Unis, Russie, Chine, Inde, Israël, Pakistan… la liste est longue. Et récemment, la Lituanie est devenue en 2025 le premier pays à se retirer de la Convention, citant des préoccupations de sécurité concernant son voisin russe.

L’action de la France

Notre belle France, elle, a joué un rôle clé dans les négociations. Elle n’a pas utilisé de cluster bombs depuis 1991 et a cessé d’en fabriquer en 2002. Pendant les négociations, elle a même annoncé le retrait immédiat de 90% de ses stocks. Classe, non ?

La France a adopté une loi nationale mettant en œuvre le traité en juillet 2010, et la mise en œuvre est assurée par la Commission nationale pour l’élimination des mines antipersonnel (CNEMA). Ça fait plaisir de voir notre pays montrer l’exemple sur un sujet aussi important !

L’avenir incertain des zones affectées

Malgré tous ces efforts, de nombreuses régions dans le monde restent dangereusement contaminées. Les organisations comme Handicap International, le Comité international de la Croix-Rouge et Human Rights Watch font un travail remarquable pour sensibiliser et aider au déminage, mais la tâche est immense.

Étant passionné d’armes, je dois vous avouer que certaines pièces de collection sont fascinantes, mais ces bombes à sous-munitions représentent vraiment le côté sombre de l’ingénierie militaire. Leur impact dure des générations, bien après que les conflits soient terminés.

La prochaine fois que vous passerez à mon armurerie, je me ferai un plaisir de vous montrer des alternatives beaucoup plus éthiques pour les amateurs de tir sportif. Car apprécier les armes, c’est aussi comprendre leurs implications et faire des choix responsables.

firearms glossary

weapons wiki

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