Damien

Flotte marine nationale : composition et chiffres clés 2025

Ce qu’il faut retenir : septième puissance mondiale, la Marine nationale mobilise une flotte de 307 000 tonnes pour sécuriser le deuxième espace maritime du globe. Ces moyens garantissent la dissuasion nucléaire et la projection de puissance, faisant de la France la seule nation, hors États-Unis, à disposer d’un porte-avions à propulsion nucléaire.

Évaluer la puissance réelle de la flotte marine nationale demande une analyse précise de ses moyens face au deuxième domaine maritime mondial. Ce dossier technique détaille l’ensemble des forces, des sous-marins nucléaires au groupe aéronaval, pour définir le positionnement stratégique de la France. L’examen des capacités opérationnelles et des programmes de renouvellement éclaire les perspectives de défense à l’horizon 2040.

  1. Vue d’ensemble et chiffres clés de la flotte française
  2. La composante sous-marine : pilier de la dissuasion
  3. Les bâtiments de combat de surface : la force de projection
  4. La force amphibie et de soutien
  5. Surveillance, intervention et guerre des mines
  6. La composante aérienne : l’aéronautique navale
  7. Modernisation et programmes d’avenir de la flotte

Vue d’ensemble et chiffres clés de la flotte française

Panorama global et positionnement

La Marine nationale s’impose aujourd’hui comme l’une des principales forces navales mondiales. Elle se hisse au 7ème rang mondial en matière de tonnage cumulé, juste derrière des géants militaires. Les États-Unis, la Chine et la Russie dominent actuellement ce classement stratégique.

Cette flotte représente un déplacement global d’environ 307 000 tonnes d’acier. Près de 42 000 hommes et femmes, militaires comme civils, assurent le fonctionnement de ces bâtiments. Ce volume reste modeste face aux 457 000 tonnes de la Royal Navy ou aux 3 millions de tonnes de l’US Navy.

La France administre cependant le deuxième domaine maritime le plus étendu au monde. Cette immense responsabilité géographique impose le maintien d’une flotte particulièrement diversifiée et puissante.

Les grandes missions stratégiques

Trois missions capitales structurent l’action permanente sur les océans. Ces piliers garantissent la souveraineté de l’État et la protection des intérêts français. Ils s’exercent quotidiennement sur toutes les mers du globe.

Les opérations navales répondent à des impératifs de défense précis :

  • La dissuasion nucléaire : Assurée par la permanence à la mer des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), garantissant une capacité de seconde frappe.
  • La projection de puissance : Capacité à intervenir loin du territoire national pour gérer des crises, soutenir des alliés ou évacuer des ressortissants, notamment via le groupe aéronaval.
  • La protection et la sauvegarde : Surveillance des espaces maritimes, police des pêches, lutte contre les trafics illicites et mission de sauvetage en mer.

Ces missions fonctionnent en interdépendance totale. La capacité de projection repose sur la protection offerte par les frégates, tandis que la dissuasion constitue le socle ultime de la défense nationale. Vous pouvez consulter les détails techniques sur la page officielle du Ministère des Armées.

L’organisation des forces navales

La Marine se structure autour de plusieurs grandes forces organiques spécialisées. Chaque force correspond à un milieu d’intervention ou à une mission spécifique. Cette organisation permet une gestion optimisée.

Quatre composantes majeures forment l’ossature de la flotte. La Force d’action navale (FAN) rassemble les bâtiments de surface, tandis que la Force océanique stratégique (FOST) opère les sous-marins de la dissuasion. L’Aéronautique navale (ALAVIA) gère les aéronefs et la Force des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) assure les opérations spéciales.

Ces forces sont complémentaires et non cloisonnées. Elles agissent de concert pour former des groupes de force projetables, comme le groupe aéronaval (GAN) ou un groupe amphibie.

Les principales bases navales en France

La flotte française est répartie sur plusieurs points stratégiques du littoral métropolitain. Ces bases navales offrent le soutien logistique nécessaire et permettent un déploiement rapide des navires. Elles constituent le cœur opérationnel de la logistique navale.

Deux ports militaires concentrent l’essentiel. Toulon, en Méditerranée, accueille le porte-avions, les sous-marins d’attaque et une grande partie de la flotte de surface. Brest, en Atlantique, abrite l’autre partie majeure de la flotte de combat.

La base de L’Île Longue, située dans la rade de Brest, occupe une place à part. Elle est dédiée exclusivement aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE).

La composante sous-marine : pilier de la dissuasion

Après avoir analysé la surface, le focus se porte désormais sur la composante la plus discrète et stratégique de la flotte : les forces sous-marines. Elles constituent, sans le moindre doute, le cœur battant de la dissuasion nucléaire française et garantissent la sécurité de la nation depuis les profondeurs.

Les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE)

Les SNLE ne sont pas de simples navires, ils représentent la véritable clé de voûte de la dissuasion nucléaire française. Leur mission première est d’assurer une permanence à la mer absolue, sans aucune interruption.

Pour tenir cette posture, la France dispose de quatre SNLE de la classe Le Triomphant. Cette redondance critique permet de garantir qu’au moins un sous-marin est toujours en patrouille, indétectable et prêt à riposter sur ordre présidentiel, comme l’indique la source officielle du ministère des Armées.

La permanence à la mer de la dissuasion nucléaire est une mission ininterrompue depuis 1972, constituant la garantie ultime de la sécurité et des intérêts vitaux de la nation.

Les sous-marins nucléaires d’attaque (SNA)

On définit souvent les SNA comme les véritables « chasseurs » des profondeurs océaniques. Leurs missions sont variées : ils assurent le renseignement, la protection de la flotte de surface et la neutralisation des menaces navales.

Une transition majeure est actuellement en cours au sein de cette flotte de SNA. La Marine opère encore des SNA de la classe Rubis, plus anciens, tout en intégrant progressivement les nouveaux SNA de la classe Suffren, bien plus performants.

La composition actuelle de la flotte est précise. Elle regroupe aujourd’hui 3 SNA type Rubis et 3 SNA type Suffren, avec trois autres Suffren prévus pour compléter le dispositif.

La force océanique stratégique (FOST)

La FOST est l’entité spécifique de la Marine nationale qui commande l’ensemble des sous-marins nucléaires français. Elle est directement responsable de la mise en œuvre opérationnelle de la mission de dissuasion.

La FOST est basée à Brest et opère depuis la base ultra-sécurisée de l’Île Longue pour les SNLE. Cette base est l’un des sites les plus protégés de France, où sont assemblés les missiles et entretenus les sous-marins.

La FOST met en œuvre les forces sous-marines avec une priorité absolue. Sa mission principale reste la permanence à la mer.

Le renouvellement avec les SNA de classe Suffren

Le programme Barracuda donne naissance aux SNA de la classe Suffren, une rupture technologique majeure. Ce programme vise spécifiquement à remplacer la génération précédente des SNA de classe Rubis, arrivés en fin de vie.

Il faut souligner les capacités nettement accrues de ces nouveaux sous-marins modernes. Ils sont plus discrets, plus endurants, et dotés d’une capacité de frappe vers la terre grâce au missile de croisière naval (MdCN).

Ce renouvellement assure à la France le maintien de sa supériorité technologique et opérationnelle dans le domaine de la lutte sous-marine pour les décennies à venir.

Les bâtiments de combat de surface : la force de projection

Le porte-avions Charles de Gaulle, pièce maîtresse

Le Charles de Gaulle (R91) s’impose comme l’indiscutable navire amiral de la flotte française. C’est actuellement le seul porte-avions à propulsion nucléaire opérationnel en dehors de l’US Navy, une singularité technique majeure.

Le Charles de Gaulle confère à la France une capacité de projection de puissance aérienne autonome et mobile, un atout stratégique partagé par un cercle très fermé de nations.

Pivot central du groupe aéronaval (GAN), ce géant d’acier ne navigue jamais seul sur les océans. Il est systématiquement escorté par des frégates, un sous-marin et un navire ravitailleur pour assurer sa protection rapprochée.

Les frégates : des plateformes polyvalentes

Les frégates constituent l’épine dorsale de la flotte de surface actuelle. Ces navires assurent une protection vitale, allant de l’escorte haute intensité à la traque complexe des sous-marins adverses.

Trois classes dominent l’inventaire naval. Les redoutables frégates de défense aérienne (FDA) type Horizon protègent le ciel, épaulées par les polyvalentes frégates multi-missions (FREMM). Les frégates de type La Fayette (FLF), plus légères, complètent ce dispositif furtif.

Avec une quinzaine de frégates de premier rang, la Marine sécurise le GAN tout en menant des opérations autonomes lointaines.

Composition détaillée de la flotte de combat

Cette section décortique la structure exacte de la Force d’action navale. Voici les chiffres concrets qui définissent la capacité de frappe française sur les mers du globe aujourd’hui.

Type de bâtiment Classe Nombre d’unités en service Déplacement (tonnage)
Porte-avions Charles de Gaulle 1 42 500 tonnes
Porte-hélicoptères amphibie Mistral 3 21 500 tonnes
Frégate de défense aérienne (FDA) Horizon 2 7 000 tonnes
Frégate multi-missions (FREMM) Aquitaine 6 6 000 tonnes
Frégate multi-missions (FREMM DA) Alsace 2 6 000 tonnes
Frégate type La Fayette (FLF) La Fayette 5 3 600 tonnes
Frégate de surveillance (FS) Floréal 6 2 950 tonnes

Ce tableau présente les principales unités de combat et de projection. Les données sont basées sur les informations publiques du Ministère des Armées en 2024/2025. Utiliser les données de la source Cols Bleus pour garantir l’exactitude.

La force amphibie et de soutien

Vous pensez que la puissance navale se résume aux frégates et aux sous-marins ? Détrompez-vous. La véritable capacité de projection de la Marine nationale ne repose pas uniquement sur ses navires de combat. Elle dépend viscéralement d’une force amphibie puissante et de navires de soutien, sans lesquels aucune opération lointaine ne serait envisageable.

Les porte-hélicoptères amphibies (PHA)

Les PHA de la classe Mistral s’imposent comme de véritables « « couteaux suisses » stratégiques au sein de la flotte française. Au-delà du simple transport, ils mutent rapidement en hôpital de campagne complet ou en poste de commandement névralgique selon les besoins opérationnels.

Leurs capacités techniques impressionnent les experts militaires. Chaque PHA engloutit dans ses flancs des hélicoptères de combat, un escadron de chars, des centaines de soldats et des chalands de débarquement logés dans son immense radier inondable.

La Marine nationale exploite actuellement trois unités de ce type : le Mistral, le Tonnerre et le Dixmude.

La flottille amphibie (FLOPHIB)

La mission de la FLOPHIB est critique pour le succès du débarquement sur les côtes. Cette unité spécialisée manœuvre les engins qui transbordent hommes et blindés lourds depuis le ventre des PHA jusqu’à une plage souvent hostile.

Elle opère deux vecteurs principaux pour ces manœuvres. D’un côté, les rustiques Chalands de transport de matériel (CTM), et de l’autre, les Engins de débarquement amphibie rapides (EDA-R), des catamarans innovants offrant une vitesse et une polyvalence supérieures.

Les bâtiments de soutien et de ravitaillement

Les navires de soutien jouent un rôle capital que beaucoup sous-estiment dans la stratégie navale. Sans leur présence constante, aucune opération d’envergure ou de longue durée ne serait techniquement possible loin des bases navales métropolitaines.

Les bâtiments de commandement et de ravitaillement (BCR) de la classe Durance forment cette épine dorsale logistique. Ils transfèrent en pleine mer le carburant, les vivres, l’eau et les munitions aux unités de combat, garantissant ainsi leur autonomie.

Cette flotte vit cependant une phase de renouvellement intense. Le programme FLOTLOG a été lancé pour remplacer ces anciens BCR par des navires modernes, mieux adaptés aux standards civils et militaires actuels.

Le renouvellement avec les bâtiments ravitailleurs de forces (BRF)

Les BRF incarnent la nouvelle génération de la logistique navale française. Ces géants sont spécifiquement dimensionnés pour soutenir durablement le groupe aéronaval du Charles de Gaulle ainsi que les groupes amphibies expéditionnaires.

Le premier navire, le Jacques Chevallier, surclasse ses prédécesseurs à tous les niveaux opérationnels. Plus vaste et polyvalent, il peut livrer simultanément plusieurs types de carburants et des charges lourdes avec une efficacité redoutable.

À terme, quatre BRF armeront la flotte logistique française. Ils remplaceront progressivement les BCR de la classe Durance encore en service.

Surveillance, intervention et guerre des mines

En parallèle des forces de projection, une part significative de la flotte se consacre aux missions de souveraineté, de police et de sécurisation des fonds marins. Ces opérations permanentes s’avèrent indispensables pour garantir la protection intégrale du territoire maritime français face aux menaces.

Les patrouilleurs de haute mer et de service public

Ces unités agissent comme les sentinelles infatigables de la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) mondiale. Leur déploiement permanent, principalement outre-mer, matérialise physiquement la souveraineté française sur ces immenses espaces océaniques stratégiques.

La Marine s’appuie sur les frégates de surveillance de classe Floréal et les patrouilleurs type P400. Ces bâtiments mènent une lutte active contre le narcotrafic, la piraterie ou la police des pêches, protégeant ainsi les ressources économiques nationales vitales.

Moins lourdement armés que les navires de premier rang, ils sont spécifiquement conçus pour l’endurance à la mer et une présence dissuasive prolongée.

La gendarmerie maritime

La gendarmerie maritime dispose d’un statut singulier : formation spécialisée de la Gendarmerie nationale, elle est mise pour emploi à la disposition du chef d’état-major de la Marine.

Seule force détenant des pouvoirs de police générale en mer, elle garantit la sûreté des ports, exerce la police judiciaire et surveille les approches maritimes. Cette compétence lui permet de traiter les infractions pénales directement sur le théâtre des opérations.

Pour accomplir ces tâches variées, elle arme ses propres vecteurs nautiques, incluant des vedettes côtières de surveillance maritime et des patrouilleurs dédiés.

La lutte contre les mines sous-marines

Souvent méconnue, la guerre des mines constitue une capacité discrète mais fondamentale. Elle vise à sécuriser les accès aux ports stratégiques et les routes maritimes, sans quoi le trafic serait paralysé.

La capacité actuelle repose sur les chasseurs de mines tripartites (CMT). Ces bâtiments, dotés de sonars de coque et de drones (Poisson Auto-Propulsé), permettent de détecter, d’identifier et de neutraliser les mines, garantissant la sécurité des chenaux.

L’avenir opérationnel s’incarne dans le programme SLAM-F (Système de lutte anti-mines futur). Cette évolution majeure reposera massivement sur l’emploi de drones de surface et sous-marins autonomes pour éloigner l’humain du danger.

Les bâtiments spécialisés dans l’hydrographie et l’océanographie

La connaissance physique précise de l’environnement marin conditionne la sécurité de toute navigation. Les navires hydrographiques cartographient les fonds pour prévenir les accidents et garantir la libre circulation des usagers de la mer.

Ces bâtiments opèrent pour le compte du SHOM (Service hydrographique et océanographique de la Marine). Le navire amiral de cette flotte, le Beautemps-Beaupré, déploie des systèmes de mesure sophistiqués pour analyser les paramètres océanographiques complexes.

Ces données environnementales s’avèrent également précieuses pour la conduite des opérations militaires, en particulier pour la navigation et la lutte sous-marine.

La composante aérienne : l’aéronautique navale

Indissociable de la flotte de surface, l’aéronautique navale projette la puissance et étend la vision de la Marine nationale bien au-delà de l’horizon, depuis le pont d’envol du porte-avions ou les bases à terre.

L’aviation de chasse et de guet aérien

Le Rafale Marine s’impose aujourd’hui comme le fer de lance incontesté de notre aviation de chasse embarquée. Cet avion omnirôle démontre une capacité redoutable à mener l’ensemble des missions de combat, de la frappe à la dissuasion.

À ses côtés, l’avion de guet aérien E-2C Hawkeye joue un rôle tactique déterminant. Avec son radar rotatif caractéristique, il agit comme les véritables « yeux du porte-avions », détectant les menaces aériennes et navales à des centaines de kilomètres.

Sachez que la France reste le seul pays au monde, hors États-Unis, à opérer des avions à catapulte depuis un porte-avions.

La patrouille et surveillance maritime

L’avion de patrouille maritime Atlantique 2 (ATL2) constitue l’épine dorsale de notre surveillance au long cours. Conçu spécifiquement pour la lutte anti-sous-marine et anti-surface, cet appareil robuste sécurise nos approches maritimes et protège nos forces stratégiques.

Ses capacités techniques impressionnent : doté de radars puissants, de bouées acoustiques et d’armements létaux comme les torpilles ou missiles, il peut patrouiller pendant de longues heures très loin de ses bases. C’est un outil de souveraineté indispensable.

Actuellement, ces appareils bénéficient d’une modernisation majeure (standard 6) pour étendre leur durée de vie opérationnelle face aux menaces modernes.

Les hélicoptères : polyvalence et sauvetage

La polyvalence définit parfaitement la flotte d’hélicoptères en service dans la Marine. Embarqués sur la quasi-totalité des frégates et les PHA, ils démultiplient le rayon d’action des bâtiments et assurent une protection rapprochée vitale.

  • NH90 Caïman Marine : Lutte anti-sous-marine et anti-surface.
  • Panther : Lutte anti-navire et contre-terrorisme maritime.
  • Dauphin : Sauvetage en mer (SECMAR) et service public.

Concrètement, ces appareils remplissent des missions critiques de transport, de sauvetage en mer (SAR/SECMAR), de lutte anti-navire et de lutte anti-sous-marine. Une source officielle de la DGA confirme la livraison régulière des nouveaux appareils pour garantir ces missions.

L’arrivée des H160 et la flotte intérimaire

Une flotte intérimaire a été mise en place pour combler le vide capacitaire laissé par le retrait des anciennes Alouette III. Cette stratégie vise à préparer le retrait progressif des Dauphin et Panther, en attendant l’arrivée future du Guépard Marine.

Le H160 incarne la pierre angulaire de cette transition nécessaire. Six appareils ont été commandés pour assurer principalement les missions de sauvetage en mer depuis les bases à terre, comme le précise la source du portail de l’armement sur la réception des appareils.

Cette flotte se voit intelligemment complétée par des Dauphin loués, une solution pragmatique pour maintenir les capacités opérationnelles sans rupture.

Modernisation et programmes d’avenir de la flotte

Pour conserver son rang et répondre aux menaces futures, la Marine nationale est engagée dans un effort de modernisation sans précédent, avec plusieurs programmes majeurs qui dessineront la flotte de demain.

Le porte-avions de nouvelle génération (PA-Ng)

Le PA-Ng s’impose comme le programme phare destiné à remplacer le Charles de Gaulle à l’horizon 2038. C’est un défi industriel majeur pour maintenir la puissance navale française.

Ses caractéristiques attendues marquent une rupture technologique. Il sera bien plus grand (environ 75 000 tonnes), à propulsion nucléaire, et équipé de catapultes électromagnétiques pour lancer le futur avion de combat (SCAF).

Ce programme assurera la pérennité de la capacité de projection du groupe aéronaval français pour les décennies futures.

Les SNLE de 3ème génération (SNLE 3G)

Le programme SNLE 3G incarne le renouvellement indispensable de la composante océanique de la dissuasion nucléaire. C’est l’assurance-vie stratégique de la nation qui se joue ici.

Ces futurs sous-marins remplaceront la classe Le Triomphant à partir de 2035. Ils seront encore plus discrets acoustiquement et dotés de technologies de détection avancées pour contrer les menaces modernes.

Ce programme est vital pour maintenir la crédibilité de la dissuasion française dans les décennies à venir.

Les nouvelles frégates de défense et d’intervention (FDI)

Les FDI représentent la nouvelle génération de frégates de premier rang, 100 % numériques. La tête de série, l’Amiral Ronarc’h, préfigure cette flotte connectée et cyber-sécurisée.

Leur conception entièrement numérique et leur polyvalence opérationnelle surprennent. Elles seront optimisées pour la lutte anti-aérienne, avec le radar Sea Fire, et la lutte anti-surface face aux menaces asymétriques.

Précisons qu’elles remplaceront à terme les frégates de type La Fayette, offrant un saut capacitaire immense.

Les autres programmes de renouvellement

La modernisation touche tous les segments de la flotte, y compris les patrouilleurs et la guerre des mines. L’effort est global pour ne laisser aucune faille capacitaire.

  • Patrouilleurs Océaniques (PO) : Remplacement des patrouilleurs de haute mer basés en métropole.
  • Système de lutte anti-mines futur (SLAM-F) : Utilisation massive de drones pour remplacer les chasseurs de mines.
  • Hélicoptère Interarmées Léger (HIL) Guépard : Remplacement à terme des Panther, Dauphin et Alouette.

Ces programmes visent à répondre aux nouveaux enjeux : durcissement des conflits, importance des fonds marins et généralisation des drones. Le programme HIL est confirmé par la source du Sénat.

Septième puissance navale mondiale, la Marine nationale déploie 307 000 tonnes de bâtiments pour sécuriser le deuxième domaine maritime du globe. Structurée autour de la dissuasion nucléaire et du groupe aéronaval, cette flotte complète garantit la souveraineté française. Sa modernisation continue, via le futur porte-avions et les nouveaux sous-marins, pérennise ces capacités stratégiques pour les décennies à venir.

FAQ

Quel est le nombre de navires en service dans la Marine nationale ?

La Marine nationale aligne actuellement une flotte de combat et de soutien composée d’environ 120 bâtiments de surface et de 9 sous-marins nucléaires. Cet ensemble représente un tonnage global avoisinant les 307 000 tonnes, plaçant la France au 7ème rang mondial des puissances navales. L’effectif total de l’institution s’élève à près de 42 000 marins, civils et militaires confondus.

Cette flotte inclut des unités de premier rang telles que le porte-avions Charles de Gaulle, trois porte-hélicoptères amphibies (PHA) de classe Mistral, ainsi qu’une quinzaine de frégates (FREMM, Horizon, La Fayette). La composante sous-marine est constituée de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et de cinq à six sous-marins nucléaires d’attaque (SNA), dont le renouvellement vers la classe Suffren est en cours.

Comment s’organisent les différentes forces de la flotte française ?

L’organisation opérationnelle de la Marine nationale ne se compte pas en nombre de « flottes » distinctes, mais se structure autour de quatre grandes forces organiques complémentaires. La Force d’action navale (FAN) regroupe l’ensemble des bâtiments de surface, tandis que la Force océanique stratégique (FOST) gère la composante sous-marine et la dissuasion nucléaire.

À ces deux piliers s’ajoutent l’Aéronautique navale (ALAVIA), qui opère les aéronefs embarqués et basés à terre, et la Force des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) pour les opérations spéciales et la protection des sites. Ces forces agissent de concert pour former des groupes opérationnels temporaires, comme le groupe aéronaval ou les groupes amphibies.

Quel est le bâtiment le plus imposant de la Marine nationale ?

Le porte-avions Charles de Gaulle (R91) est le plus grand navire de la flotte française, avec un déplacement de 42 500 tonnes à pleine charge pour une longueur de 261 mètres. Il constitue la pièce maîtresse de la projection de puissance française et le centre de commandement du groupe aéronaval.

Ce bâtiment est unique en son genre en Europe, car il est le seul porte-avions à propulsion nucléaire en service en dehors de l’US Navy. Cette technologie lui confère une autonomie considérable et la capacité de catapulter des avions lourds comme le Rafale Marine et l’E-2C Hawkeye.

Quelles sont les principales puissances navales mondiales ?

Le classement des puissances navales est dominé par le trio États-Unis, Chine et Russie. L’US Navy conserve la première place mondiale en termes de tonnage global (environ 3 millions de tonnes) et de capacités technologiques, notamment grâce à ses 11 porte-avions à propulsion nucléaire et sa capacité de projection globale simultanée.

La Chine se hisse à la deuxième place grâce à une croissance industrielle rapide, ayant construit l’équivalent de la flotte française en seulement quatre ans. La Russie occupe la troisième position, misant principalement sur une flotte sous-marine performante et redoutée pour maintenir son rang stratégique.

Quel pays détient la plus grande flotte militaire du monde ?

La réponse varie selon que l’on considère le nombre de coques ou le tonnage total. La Chine possède la plus grande flotte militaire en nombre de navires, avec plus de 1 500 unités (incluant les navires côtiers et auxiliaires), dépassant numériquement la flotte américaine.

Cependant, les États-Unis détiennent la flotte la plus puissante en termes de tonnage cumulé et de capacité de combat de haute intensité. Leurs navires sont en moyenne plus gros, plus lourds et plus lourdement armés, ce qui leur confère une supériorité opérationnelle en haute mer (marine de « haute mer » ou « blue-water navy »).

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